Blog

PAROLES DE PARTICIPANTS : Félix ROUDAUT et Aerin OLLIVIER
Share

#Portraits #Participants

PAROLES DE PARTICIPANTS : Félix ROUDAUT et Aerin OLLIVIER

28 May 2024

Mettons en lumière nos participants... La parole est à Aerin, membre de l’équipe de Bassuet (loge Le Pressoir) et Félix, membre de l'équipe de Chigny-les-Roses (loge La Roseraie). Ils sont tous les deux étudiants à l’ESAD de Reims.
Cette interview a été réalisée à la suite de l'édition 2024.

© VIZUALIZ

Pouvez-vous vous présenter, parler un peu de vous et de vos parcours académiques ?

Félix : « Moi, c’est Félix ROUDAUT, j’ai 22 ans. J’ai commencé à m’intéresser à la création et au design dès mon plus jeune âge. J’ai fait un bac Art Appliqué à Brest puis une licence DN MADe design produit mention design et matériaux à l’ESAAT de Roubaix. Je suis actuellement dans ma dernière année de master DNSEP design mention objet et espace à l’ESAD de Reims. »

Aerin : « Moi, c’est Aerin OLLIVIER. J’ai fait un bac plutôt S avec les spécialités Maths, Physique-Chimie et SES. Après le bac, j’ai été attirée par le milieu de l’art. J’ai donc fait une classe préparatoire artistique d’un an à Paris. À la suite de cette prépa, je suis directement venue à l’ESAD de Reims, où je suis actuellement en deuxième année DNA design mention objet et espace. »

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à Architecture en Champagne ?

FR : « Pour ma part, je pense que ce qui m’a poussé à me renseigner et à m’inscrire à l’événement, c’était mon désir de construire. En fait, j’adore fabriquer et construire à l’échelle de la microarchitecture. De plus, l’année prochaine, je serai en free-lance autour de Reims ; l’idée, c’était de rencontrer des futurs architectes (étudiants) ou alors des architectes fraîchement diplômés. Je voulais également rencontrer des acteurs locaux comme la scierie (de Compertrix) ou des vignerons autour de Reims. Mon inscription était donc motivée par des rencontres professionnelles, en plus de ma passion pour la fabrication. »

AO : « Je trouvais intéressant de participer à un workshop sur une longue durée, surtout que je voulais en faire un depuis longtemps ! J’ai bien aimé le fait qu’il y ait des étudiants de cursus différents. C’est intéressant d’apprendre des autres, d’échanger sur la vision et les manières de réfléchir que chacun possède. »

Quel était votre rôle au sein de vos groupes pour la construction de la loge ? Si vous en aviez un en particulier.

FR : « Je pense que j’ai joué un rôle dans la conception et l’organisation de la production, facilité par mon expérience technique dans ce domaine. Je regrette, cependant, de ne pas avoir plus échangé sur la construction avec les membres de mon équipe. En effet, le temps imparti et la complexité de notre loge nous ont un peu restreints dans l’échange ; j’étais rapidement lancé dans des missions un peu techniques. »

AO : « Dans mon groupe, c’était un peu différent. C’était plutôt moi qui n’avais pas le vocabulaire technique lié à l’architecture. Ainsi, je me suis plus occupée de la partie construction et moins des aspects de conception et des parties techniques. À l’école, on a la chance d’avoir beaucoup d’ateliers, il y a donc plein de machines que je savais utiliser contrairement à d’autres membres de mon équipe. Je n’avais donc aucun souci pour me charger de cet aspect-là. Cela étant, je me suis également occupée du mobilier de notre loge. Cette tâche m’a été confiée parce que je m’y connaissais dans ce domaine en raison de mes études. »

Comment décrieriez-vous vos approches en matière de conception architecturale ?

AO : « Mon approche au niveau de l’architecture se rattache plus à l’imaginaire. Durant mon cursus académique, les projets qui pouvaient se rattacher à de l’architecture, n’ont pas été abordés par la technique ou le réalisme, mais mettaient l’accent sur la conception, l’imaginaire sous forme de maquette. Nous nous focalisions plus sur la couleur, les formes, les usages, l’accessibilité et beaucoup moins sur les techniques de construction. »

FR : « De mon côté, c’est carrément l’inverse. J’ai tendance à avoir une approche technique, par les matériaux, par un procédé de fabrication ou par des ressources. Cela me permet d’ancrer mes projets dans une réalité constructive, parfois au détriment de l’imaginaire du coup. Au-delà de ça, dans ma pratique, je m’intéresse beaucoup aux alternatives de production à travers le réemploi, le bricolage ou encore le faire ensemble comme lors des chantiers participatifs. »

Quelles compétences ou expériences avez-vous pu apporter à votre équipe en particulier ? Si cela est le cas.

FR : « Du fait de mon expérience dans la construction et la conception réalisable, j’ai activement participé de la conception à la construction à l’ensemble du projet. Étant polyvalent, j’ai pu transmettre une partie de mon expérience au groupe. »

Comment avez-vous envisagé l’utilisation des matériaux de récupération dans vos loges ?

AO : « Dans mon équipe, c’était la base de notre projet, comme dans tout projet de recyclage, je pense. Notre vigneron nous a donné deux vieux pressoirs, des éléments lourds et volumineux. On a également récupéré des anneaux de tonneaux. Nous nous sommes questionnés sur l’utilité et la forme que l’on pouvait donner à la loge. Nous voulions également traiter le sujet avec poésie et faire des liens entre les matériaux que nous avons récupérés. Les pressoirs ont défini, dessiné la structure au sol et les anneaux de tonneaux ont été utilisé pour la toiture. On a aimé travailler à la fois le bois et le métal. »

FR : « Nous, de notre côté, nous avons basé la réflexion de notre loge sur deux points. Le premier étant l’espace où la loge doit s’implanter et ce qu’on y a ressenti. Le deuxième point se résumant forcément aux matériaux. Nous avons eu la chance de pouvoir choisir nos matériaux de récupération parmi un large panel. Notre attention s’est surtout portée sur une fenêtre en fer forgé ainsi que sur des panneaux de bois massif d’une vielle grange. Ces deux matériaux avec beaucoup de caractère sont la signature de notre loge. Nous avons forcément aussi utilisé des matériaux plus conventionnels dans le monde du vignoble, à savoir les pupitres en bois. »

Quelles étaient vos attentes par rapport à Architecture en Champagne ?

FR : « En me renseignant sur l’événement, Architecture en Champagne m’a beaucoup fait penser à L’écho du Marteau (festival de construction architecturale expérimental du côté de Nancy). Je m’attendais donc à ce que nous soyons plus libres. Je ne savais pas que nous avions des clients avec des attentes particulières. Finalement, c’était incroyable, beaucoup de belles rencontres et c’était très stimulant… Travailler pour des clients nous permet de nous professionnaliser encore plus. J'espérais faire des rencontres professionnelles, amicales, et construire. Tout ce pourquoi je suis venu, je l’ai trouvé ! »

AO : « Je n’avais pas forcément d’attentes, à part peut-être le souhait de passer un bon moment et de construire. Je n’avais pas lu tout le programme, car j’aime bien découvrir sur le moment. Je n’avais pas d’attentes particulières, mais j’ai beaucoup appris finalement. J’ai bien aimé travailler avec des profils différents d’étudiants, avec chacun sa manière de penser. »

Comment se sont passées les rencontres avec les propriétaires de chacune de vos loges ?

AO : « C’était un bonheur ! Nous sommes tombés sur un couple de jeunes qui étaient adorables. Ils nous ont donné la direction qu’ils souhaitaient pour la loge, mais sans vraiment nous imposer de contraintes. De ce fait, ça nous a laissé de la liberté. Ils nous ont accueillis comme des rois et étaient même présents pour nous aider lors du montage de la loge sur place. C’était une belle rencontre. »

FR : « Au début, j’étais surpris quand j’ai appris que nous avions des clients. Finalement, ça s’est très bien passé, nos clients étaient super sympas. Ils nous ont donné une seule grande idée, un thème pour la loge. La demande était uniquement composée d’un espace pour déguster le vin et un espace qui puisse accueillir du public. Ils nous ont fait entièrement confiance pour le reste, ils étaient ouverts à la discussion et à nos remarques. Les propriétaires nous ont laissé beaucoup d’ouverture sur ce que nous pouvions apporter sur leur projet de loge, avec notre expertise en tant que designers, architectes, constructeurs. »

Selon vous, comment cette expérience va-t-elle influencer votre future carrière professionnelle ?

FR : « J’ai participé à Architecture en Champagne parce que c’est une typologie de projet que je souhaite mener en tant qu’indépendant. C’est une expérience en plus à valoriser dans un portfolio. J’envisage maintenant plus les collectifs de vignerons ou les maisons de champagne comme des clients. »

AO : « De mon côté, c’est un peu comme Félix. Je pense que nous nous sommes fait des contacts, mais également et surtout des amis ! Cela fait seulement deux ans que je suis à Reims, je ne connais pas trop les alentours. Cet événement m’a fait découvrir qu’il y a pleins de choses à découvrir et de gens avec qui travailler aux alentours de Reims. »

FR : « Exactement ! Cela me motive d’autant plus à rester à Reims, au moins pour mes premières années de freelance. »

Quelles sont vos inspirations architecturales ou artistiques ?

FR : « Je peux parler, en premier lieu, de la maison bioclimatique de l’architecte américain Michael Reynolds. Ces maisons sont appelées Earthship, car elles sont construites avec des matériaux de réemploi, avec l’aide de bénévoles. L’idée est de construire une maison passive sur sa consommation en énergie (du moins, pour le chauffage). Une autre de mes références est le collectif Chemins de Faire, créé par deux designers, Yoann et Alizée. Ils ont réaménagé un vieux fourgon de pompier et ont sillonné les routes de France afin de proposer des ateliers de fabrication, de réparation à des écoles ou des quartiers. Ce qui m’a vraiment plu, c’est de montrer aux gens qu’on peut faire autrement, qu’on peut le faire soi-même, et ensemble. Il s’agit de donner envie aux gens de se diriger vers des modes de consommation et production différents. »

AO : « J’aime beaucoup le travail d’Isabelle DAERON. Elle a une approche assez artistique avec des dessins très délicats à l’aquarelle, qui illustrent ses projets. Ces projets s’axent toujours autour du thème de l’écologie. »

En-dehors de l’architecture et du design, quels sont vos centres d’intérêt ?

AO : « En-dehors du design, j’aime beaucoup le sport. Je fais beaucoup de sport différents : de la natation, du Pilates, du football. Je vais me mettre à la randonnée pendant l’été ; j’ai un petit trek de prévu, seule dans les Pyrénées. »

FR : « Moi ce qui m’anime, c’est la construction avec des gens. Si je fais des études dans le design ce n’est pas seulement pour être artisan ou exécutant, c’est également pour prendre part dans les projets de A à Z. Sinon à côté de ça, je fais beaucoup de vélo. Avec des amis, nous préparons un voyage de création en itinérance. Nous partons deux mois, à partir de Reims et nous allons jusque dans les pays nordiques avec un vélo-cargo sur lequel nous avons fabriqué un tour à bois. Cet outil nous permet de tailler des pièces de révolution et de fabriquer des bols, des assiettes, des cuillères, des tabourets ou encore des chaises sur la route. Nous avons prévu de faire des petits spectacles de production sur des places de mairie dans des galeries d’art ou dans des restaurants. Ça s’appelle @detours_2024 sur Instagram ! »

Citez-nous 3 mots pour décrire Architecture en Champagne.

F : « Rencontres, effervescence et copeaux »

A : « Partage, liens et bois »

Citez-nous 3 mots pour décrire les loges sur lesquelles vous avez travaillé.

F : « Traversée, ouverture et rencontres » - Loge La Roseraie

A : « Vue, convivial et cadrage » - Loge Le Pressoir

Photos : © VIZUALIZ

Auteurs de l'article : Nela FESTA et Emilie OTT

Architecture en Champagne engage la jeunesse et le territoire.
Devenez partenaire et soutenez ce projet d’avenir.
Notre équipe est à votre disposition.